Je suis un distributeur multifonction, admirez-moi! (avec une histoire d'amour à la fin)

par | 3 Mar 2009 | Architecture de l'Information, Text in the city | 0 commentaires

Je suis un distributeur multifonctionVoici un pauvre distributeur placé dans un recoin du Centre Commercial Auchan Villetaneuse qui nous parle : « Je suis un distributeur multifonction« , nous dit-il.

Si vous êtes arrivé(e) jusqu’à lui, c’est que vous étiez à la recherche d’un distributeur et que, depuis quelques mètres déjà, vous aviez compris que c’en était un. Pourquoi vous dire ce que vous savez déjà ? Vous ignoriez peut-être qu’il était multifonction, mais aviez-vous vraiment envie de le savoir ?

Si vous avez pris la peine de vous déplacer jusqu’à ce distributeur, de sortir votre carte bleue (au mépris des racailles qui rôdent, évidemment puisqu’on est dans le Neuf-trois) et de vous approcher de l’écran, vous avez envie d’un signe qui vous confirme que l’appareil est en état de marche. Introduisez votre carte vous intéresse plus que Je suis un distributeur multifonction.

Et pourtant, c’est écrit en haut, dans une position secondaire, à peine visible.

En matière de séduction, chacun sait que ceux qui disent « S’il te plaît intéresse-toi à moi, je suis vachement passionnant (et multifonction) » ont toutes leurs chances de n’intéresser personne. C’est la même chose pour les sites web. C’est la même chose pour tous les messages : un bon message est basé sur  les informations que les visiteurs attendent, celles dont ils ont besoin, celles qu’ils sont venus trouver ou qui vont leur être utiles.

Dans le cas de notre distributeur, on en est loin. Pour bien des sites Web, c’est également le cas.

Et j’inclus dans le lot lesmotspourleweb, que j’aimerais tant trouver le temps de retravailler un peu.

La difficulté, c’est qu’il est parfois difficile de convaincre un client de cette évidence. Sur certaines missions, l’alternative est la suivante : perdre un job parcequ’on cherche à rédiger un message orienté vers les internautes, ou bien rédiger (car il faut bien gagner sa vie) des textes dont on sait pertinemment qu’ils n’auront aucun impact, mais qui sont réellement ce que souhaite le client. En résumé, il faut souvent faire un choix entre mes clients et les clients de mes clients.

Dans mes formations, j’utilise souvent une recommandation tirée de « Call to Action », l’excellent livre de Bryan et Jeffrey Eysenberg. Leur principe de départ dans la construction d’une « architecture de la persuasion » est :

Do not speak your language

Autre manière de le dire, à la Jakob Nielsen (pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Jakob Nielsen est le gourou de la lisibilité sur le Web. Allez de toute urgence faire un tour sur son site useit :

« Most websites have miserable information architectures that mirror the way the company thinks internally about the content, not the way users think about the content. Predictably, users ignore such unhelpful structure »

Jakob Nielsen – 2000

Pour conclure, quelques slides en forme d’histoire d’amour que j’ai créées pour une formation à la rédaction Web, afin d’introduire l’idée de « Call to Action » :

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